Alexandre Pantoja : un champion mésestimé

Malgré des performances saluées face à Brandon Moreno et Brandon Royval, la prochaine défense de titre d'Alexandre Pantoja ne semble pas générer une grande attente chez les fans de l'UFC.

Qu'est-ce qui coince chez le roi des flyweight ?

Alexandre Pantoja, sacré champion des poids-mouches de l'UFC après une guerre totale face à Brandon Moreno.

Le public peut être sévère avec un athlète.

Non pas qu'Alexandre Pantoja ait fait quoi que ce soit pour s'attirer les foudres des fans de l'UFC, au contraire, il semble laisser tout le monde indifférent, et sa prochaine défense de ceinture qui l'opposera à Steve Erceg ce samedi n'est même pas l'attraction principale de l'UFC 301 : où le public attend surtout le retour de José Aldo face à Jonathan Martinez.

Mais alors, qu'est-ce qui explique ce dédain poli pour le champion des poids-mouches ?

Essayons ensemble d'y voir plus clair.

Première chose, la catégorie flyweight ne figure pas sur la liste des plus suivies de l'UFC, la faute à un manque crucial d'athlètes identifiés par le public. Si on peut tout de même citer Brandon Moreno, Deiveson Figueiredo (depuis parti chez les bantamweight) et éventuellement Kaï-Kara France , force est de constater que depuis le départ de Démétrious Johnston en 2018, qui était la tête d'affiche historique des poids-mouches, la catégorie peine à trouver un successeur digne de Mighty Mouse.

Alexandre Pantoja s'est certes illustré par de belles victoires face à Brandon Royval et Brandon Moreno, mais il est encore très loin d'égaler pour les fans l'aura de Démétrious Johnston, et de ses 11 défenses de titre consécutives !

Ensuite, si son discours d'après-combat face à Moreno avait quelque chose de touchant, puisque le champion interpellait son père absent qui l'a abandonné lorsqu'il était enfant, ce monologue un peu tire-au-larme n'a pas tout à fait était du goût des fans, qui s'attendaient peut-être à quelque chose de plus glorieux ou fédérateur.

Au-delà ça, les deux derniers combats de Pantoja ne se sont pas démarqués par le biais d'une finition spectaculaire, mais plutôt par une longue domination tactique, ce qui peut rendre le champion brésilien "ennuyeux" pour une partie des fans.

Paradoxalement, c'est bien l'humilité d'Alexandre Pantoja qui semble desservir sa communication : puisqu'à l'inverse des autres champions, il n'a toujours pas exprimé le souhait de monter de catégorie pour conquérir une autre ceinture, alors même que la mode est actuellement aux superfights entre champions à l'UFC (on pense bien sûr à Volkanovski contre Makhachev).

Pantoja ne se crée pas une personnalité déjantée comme Sean O'Malley, il n'harangue pas ses adversaires comme peuvent le faire Sean Strickland ou Ilia Topuria, et c'est malheureusement cette simplicité et cette épure qui jouent contre lui dans sa communication.

L'avantage à faire parler de soi, c'est qu'on ne laisse personne indifférent, et que tous les regards viennent se braquer sur nous, que l'on gagne ou que l'on perde.

Ce n'est certainement pas le créneau qu'adopte Alexandre Pantoja, qui se veut beaucoup plus mesuré, et on le comprend tout à fait.

Si vous n'êtes pas convaincu par le prochain combat du Cannibal, on vous encourage tout de même à visionner son choc face à Brandon Moreno : qui reste de loin l'un des combats les plus âpres ayant eu lieu récemment pour un titre UFC...

Par Pierre Yan.