top of page

Les combattants de MMA à l’épreuve de leur santé mentale

« Les combats les plus difficiles sont ceux menés en dehors du ring » Million Dollar Baby


combattant de MMA face à ses démons


Et si le plus grand combat mené par les athlètes de MMA était invisible ? Peut-être se joue-t-il dans l’arène intime de leur esprit… au-delà de leur robustesse physique et de leur bravoure dans l'octogone, les combattants de MMA sont confrontés à des épreuves bien plus insidieuses. Certains subissent parfois des traumatismes crâniens aux répercussions profondes, tant sur le plan physique que psychologique. Les coups répétés à la tête ne se contentent pas de marquer la peau ; ils peuvent réduire le volume cérébral et accroître le risque de développer des symptômes anxieux, dépressifs, ou même des maladies neurodégénératives !


À mesure que les tabous sur les questions relatives à la santé mentale sont levés, comme en témoigne la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, il devient impératif de porter un regard nouveau sur les besoins des combattants. L'Organisation Mondiale de la Santé met justement en lumière une réalité troublante : les personnes atteintes de troubles mentaux, comme la dépression, ont un taux de mortalité significativement plus élevé que la moyenne.


Dans un sport où la pression peut atteindre des sommets, nous devons reconnaître la vulnérabilité des athlètes sous leur armure de résilience. Souvent perçus comme invincibles, ces combattants cachent en réalité des luttes internes intenses. Les percevoir comme intouchables, voire inhumains, est une erreur de jugement, d’autant plus que le cerveau humain n’est pas conçu pour le bonheur : il est designé pour la survie animale ! Reconnaître et adresser les besoins en santé mentale dans ce domaine exigeant est non seulement nécessaire pour le bien-être des athlètes, mais aussi pour la pérennité de leur carrière sportive.


Quels combattants en souffrent ?


Les combattants de MMA font face à des défis en matière de santé mentale dépassant souvent les limites du ring. La peur des blessures graves, le besoin de maintenir une image de force et de résilience, et la gestion de la pression intense pour obtenir la victoire peuvent donner lieu à un stress et une anxiété considérables. Ceux-ci peuvent exacerber des troubles psychologiques préexistants ou en générer de nouveaux, comme l'anxiété, la dépression, ou le trouble de stress post-traumatique. Chaque expérience est unique et profondément personnelle. 


Malgré leur renommée et parfois leur fortune, beaucoup de combattants se demandent pourquoi le bonheur leur échappe. Ils apprennent au fil du temps que la richesse ne peut pas toujours apaiser les tourments intérieurs. Des figures comme Alex Volkanovski, Tony Ferguson, Paddy Pimblett, Sean Strickland et Cyrille Diabaté ont ouvert des discussions sur leurs luttes personnelles, cherchant réconfort et connexion avec leurs fans à travers les réseaux sociaux.





Ronda Rousey, par exemple, a parlé ouvertement de sa lutte contre la dépression après sa défaite en 2015, illustrant comment chaque combattant trouve sa propre manière de faire face. Sean Strickland quant à lui s'entraîne pour « chasser les démons », tandis qu'Alexander Volkanovski cherche à rester constamment occupé pour combattre les siens.


En rendant publics ces débats, ces athlètes contribuent à sensibiliser le public et à encourager ceux qui souffrent en silence à comprendre qu'ils ne sont pas seuls. Cyrille Diabaté souligne : « quand tu es dedans, tu ne le sais pas forcément », ajoutant que la dépression est souvent invisible. Malgré ces défis, les sportifs continuent de retourner sur le ring, utilisant le combat comme une forme d'échappatoire ou parfois une thérapie.


Selon Diabaté, la dépression se manifeste par une « mélancolie, une tristesse permanente, un manque de motivation flagrant. On n'a plus envie de se lever, de se battre. On broie du noir et on perd confiance en soi. On arrive plus à s’aimer. » Cette réalité souligne l'importance cruciale du soutien mental dans des sports aussi exigeants que le MMA.


L’espoir de s’en sortir : le soutien psychologique dans la communauté du MMA


Face aux pressions psychologiques exercées au sein de ce sport, des organisations de premier plan telles que la Professional Fighters League et l’Ultimate Fighting Championship (UFC) ont initié des programmes innovants pour soutenir la santé mentale de leurs athlètes. Disponibles 24h/24 et gratuits, des programmes proposent des conseils en santé mentale, des interventions d'urgence, et des orientations spécialisées. Ils sont essentiels pour sensibiliser aux enjeux de santé mentale et faciliter l’accès à des experts compétents.


Enrichis par des services de psychologie sportive et des tactiques efficaces de gestion du stress, ces programmes visent à briser les tabous autour des troubles mentaux dans le sport, équipant les combattants pour qu'ils triomphent de leurs défis personnels. Aujourd’hui plus que jamais, il est vital que les organisations de MMA intègrent des évaluations de santé mentale dans leurs contrôles médicaux pré-combat et mettent à disposition des ressources solides de soutien psychologique. 


Comme l'évoque Franckie Dunn dans le film à succès Million Dollar Baby, « les combats les plus difficiles sont ceux menés en dehors du ring ». Ces batailles cachées sont souvent les plus éprouvantes. En plaçant la santé mentale au cœur des priorités, le MMA fait un grand pas vers la sauvegarde et l'amélioration continue de la qualité de vie de ses athlètes. Avec l’évolution du sport, il est crucial que le bien-être mental des combattants soit aussi prioritaire que leur entraînement physique.


Si vous aussi vous sentez touché(e) par un profond mal-être, ne gardez pas cela pour vous. Ouvrez-vous à vos proches ou consultez un professionnel de santé. Vous n'êtes pas seul(e), appelez ces numéros :


SOS Amitié : 01 42 96 26 26

Fil Santé Jeunes : 0 800 235 236

Numéro vert d’urgence : 3114


Par Ophélie Giordana, consultante MMAXIMUM

6 comentários


maxime.popescu
22 de abr.

Comme beaucoup de sportifs qui doivent jongler avec leur vie pro, perso, amoureuse, bobos, etc, bravo à eux !

Curtir

Loris ERRICO
Loris ERRICO
21 de abr.

Enfin un média qui s'attaque à ce genre de problématiques et tente de répondre aux questions de fond !

Bon boulot et merci pour ces éclairages !

Editado
Curtir
Groe Jogan
Groe Jogan
24 de mai.
Respondendo a

Merci Loris

Curtir

louis cozzari
louis cozzari
19 de abr.

Merci 😍

Curtir
Hugo Brunet
Hugo Brunet
21 de abr.
Respondendo a

Magnifique article qui pointe du doigt quelque chose de tabou en France! Très bien écrit

Curtir

Nicolas Mancel
Nicolas Mancel
19 de abr.

Très intéressant !

il me semble urgent que le bien-être mental des combattants soit être placé au cœur des priorités, pour la soutenabilite de leur activité…. Que ce soit aux yeux des institutions au service desquels ils livrent leurs combats, ou même du staff qui les accompagne dans leur évolution quotidienne.

Curtir
bottom of page