MMA : L'importance d'une célébration d'après-combat !

Parfois négligée, la célébration d'après-combat tient en vérité un rôle capital dans le MMA, surtout à l'issue d'un affrontement très disputé, où la victoire est fréquemment laissée aux impressions des juges…

Malgré un combat très disputé face à André Fili à l'UFC 303, le manque d'entrain de Cub Swanson (à gauche) semble avoir joué en sa défaveur auprès des juges.

"Quand le combat est terminé, relevez-vous immédiatement ! Peu importe à quel point vous êtes fatigués : si votre adversaire s'est fait dominer pendant 14 minutes, mais qu'il arrive à avoir une position dominante dans le dernier round, puis qu'il lève les bras en signe de victoire lorsque la cloche sonne, les juges ne retiendront que lui, pas vous !"

Voilà comment Julien Sévéon, headcoach du Parabellum Combat Club de Nantes, nous a recadrés moi et mes camarades du club après une session de sparring assez catastrophique.

Pour ma défense, je venais de me faire anéantir en ground-and-pound par un partenaire d'entraînement qui faisait deux fois mon poids, et avait donc mis un temps considérable à me remettre sur pieds à la fin de la séance…

Si la leçon a été évidemment pénible sur le moment, elle m'est néanmoins restée très instructive.

Oui, quand un combat se termine, y compris lorsqu'il s'agit d'un sparring, il est capital de montrer autour de soi que l'on est encore en forme, surtout lorsque l'on a dominé la plupart des échanges, et que le combat a été particulièrement serré.

Typiquement, malgré un affrontement très tendu face à André Fili, l'attitude désolée et peu confiante du vétéran Cub Swanson ont fait tourner l'issue du combat en sa défaveur lors de l'UFC 303 : les juges lui ont semble-t-il préféré André Fili, tout aussi combatif, mais surtout plus confiant vis-à-vis de sa performance durant le combat.

Cette conclusion m'a de suite beaucoup interpellé, et je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que si Cub Swanson avait fait preuve de plus d'entrain, il aurait pu être désigné vainqueur !

Les juges ne sont pas des machines : si leur manière d'attribuer les points est parfois un peu nébuleuse, ils se fient énormément aux impressions que laissent les athlètes dans l'octogone, y compris lorsque le combat se termine.

Si l'on peut oublier ou négliger certains temps forts du combat, la fin de ce dernier est probablement l'image qui reste le plus en tête : raison de plus pour ne pas baisser les bras, et ne jamais afficher une mine défaite, surtout quand le combat a été très compétitif !

Bien sûr, un juste équilibre doit être trouvé : n'allez pas faire comme Rose Namajunas, qui après n'avoir rien proposé du tout pendant ses 25 minutes de combat face à Carla Esparza, harangue ensuite la foule et lève les bras en signe de victoire, comme si elle venait de mettre KO Brock Lesnar !

Rose Namajunas après son deuxième combat face à Carla Esparza : la quintessence d'une célébration un peu culottée pour un très mauvais combat...

De même, vous n'êtes pas obligé d'agir comme Israël Adesanya, qui a multiplié les célébrations souvent agressives et parfois irrespectueuses envers ses adversaires, notamment contre Paulo Costa ou Alex Pereira.

Bien sûr, on ne se comporte plus vraiment de la même manière lorsque l'on est sujet à un telle dose d'adrénaline, mais le respect et la bienséance sont tout de même exigés dans les sports de combats…

Adesanya, coutumier des célébrations provocatrices, ici après ses victoires par KO sur Whittaker et Pereira.

En conclusion, la célébration d'après-combat est beaucoup plus importante que ce que l'on peut habituellement s'imaginer : elle offre aux juges, aux commentateurs et aux spectateurs une partie du combattant que l'on est, et de ce que nous renvoyons à l'issue d'un combattant.

Il est crucial de ne pas la négliger, tout en préservant si possible un semblant de respect et de classe après sa victoire !

Par Pierre Yan.