En co-main event de l'UFC Fight Night Arabie Saoudite , le nouveau roi du KO Sergei Pavlovich fera face au vétéran Alexander Volkov, dans un combat à l'issue déterminante pour le reste de la catégorie poids-lourd.
La perche est trop belle pour ne pas la saisir : Pavlovich contre Volkov, c'est un peu le duel obligatoire pour déterminer qui sera en 2024 le sosie officiel d'Ivan Drago (l'antagoniste du film Rocky IV) à l'UFC !
D'un côté, Sergei Pavlovich possède un record hallucinant de 15 victoires par KO dès le premier round, avec notamment une moyenne de 5,9 knockdown toutes les 15 minutes, si l'on se fie aux statistiques de l'UFC. De plus, sur les 18 combats qu'il a disputé, il ne comptabilise que 2 défaites : une première par KO en 2018 face à Alistar Overeem alors en grande forme, et une seconde également par KO face au britannique Tom Aspinall, lors de l'UFC 295 en novembre 2023. Ces deux échecs sont bien sûr à relativiser : en 2018, Pavlovich était un combattant moins rodé qu'il ne l'est aujourd'hui, son coup d'œil et sa manière très habile de connecter au bon moment n'étaient pas aussi poussés qu'aujourd'hui, ce qui explique sa défaite face à un vétéran comme Alistair Overeem au début de sa carrière. De plus, son KO au premier round face à Tom Aspinall n'est lui-aussi pas très éloquent : puisque les deux combattants sont connus pour plier leurs affrontements dès les premiers échanges. La situation aurait très vite pu tourner à la faveur de Pavlovich, mais chez les poids-lourds, le moindre crochet peut terminer un combat dans la seconde.
D'un autre côté, Alexander Volkov est probablement le gatekeeper le plus redouté de la catégorie poids-lourds. Il est celui que vous devez réussir à terrasser pour conserver votre statut de challenger pour le titre heavyweight de l'UFC. Derrick Lewis, Cyril Gane ou encore Tom Aspinall ont chacun dû venir à bout du géant russe dans leur ascension vers la ceinture. Du haut de ses 35 ans, Volkov a amassé un palmarès impressionnant de 37 victoires pour 10 défaites, avec notamment 24 KO technique à son actif. Sa taille et son allonge monumentale (plus de deux mètres) ont fait de lui un pilier du classement heavweight. Depuis sa signature à l'UFC en 2016, Alexander Volkov n'a jamais quitté le top 10 poids-lourds de l'UFC, c'est dire sa constance et sa longévité….
Bien que le vétéran puisse créer la surprise (car tout peut arriver dans ce sport), notre pronostic penche plutôt pour une victoire assez expéditive de Sergei Pavlovich, qui symbolise parfaitement cette nouvelle génération de puncher chez poids-lourds. Il est en effet bien plus mobile, véloce et actif qu'un Derrick Lewis par exemple, qui se reposait plutôt sur une erreur de l'adversaire pour finaliser ses combats.
En supposant que Pavlovich mette KO Volkov dès le premier round sans essuyer trop de dommages, et qu'il souhaite également rester actif, on pourrait sans doute imaginer un combat entre lui et Cyrl Gane à l'UFC Paris, prévu pour le 28 septembre prochain, et dont le main-event n'a pas encore été annoncé…
Cyril Gane a pourtant été appelé à de multiples reprises par un autre poids-lourds en pleine ascension à l'UFC ; le grappler Jailton Almeida, dont il ne semble pas être très intéressé. Gane et son management semblent avoir décidé de ne plus prendre d'adversaires inférieurs au top 5 de l'UFC, et Jailton Ailmeida est actuellement 7ème du classement poids-lourds de l'UFC.
Battre Pavlovich à l'UFC Paris serait une aubaine pour Ciryl Gane, qui espère bien obtenir une troisième chance vers le titre après ses deux défaites face à Francis Ngannou et Jon Jones, mais cette rencontre ne sera peut-être pas aussi intéressante qu'elle n'y paraît, si on la considère d'un point de vue purement sportif.
En effet, Cyril Gane a déjà démontré à de nombreuses reprises qu'il était capable de canaliser et nullifier le style de punchers comme Taï Tuivasa ou Derrick Lewis, et bien que Pavlovich possède quelques armes supplémentaires, on a un peu de mal à imaginer une issue différente. Tandis que Jailton Almeida, lui, peut poser de véritables difficultés à notre Bon Gamin national, en particulier au sol.
Ce serait alors l'occasion de voir si Ciryl Gane a effectivement tiré des leçons de ses précédentes défaites, toutes deux liées à un cruel manque de niveau au sol.
Par Pierre Yan.
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